Tereos débourse 2,3 millions d’euros pour aider ses planteurs
La coopérative sucrière Tereos a mis en place cinq mesures pour accompagner ses planteurs, à la suite d’une campagne 2023-2024 perturbée par les mauvaises conditions climatiques. Leur montant, représentant 2,3 M€, s’ajoute au surcoût industriel de 2,2 M€ engendré par cette situation exceptionnelle.
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La campagne betteravière 2023-2024 restera dans les annales. Les récoltes ont en effet été fortement pénalisées par les fortes pluies de l’automne puis par du gel en décembre et en janvier. À conditions exceptionnelles, mesures exceptionnelles donc. Tereos a annoncé, lundi 11 mars, la mise en place d’un accompagnement pour ses coopérateurs « ayant permis collectivement de maintenir les usines en fonctionnement ».
Cinq mesures principales
Les cinq mesures concernent la tare terre, le stockage et la conservation des betteraves. Elles représentent un montant de 2,3 M€ réparti de la manière suivante :
- 900 000 € pour le plafonnement du taux de tare terre à la moyenne Tereos (14,91 % sur la période du 10 au 19 novembre 2023). Cette mesure avait déjà été mise en place en novembre pour faciliter la reprise des arrachages dans le Pas-de-Calais, pour les sites d’Attin, de Boiry et de Lillers. Elle est étendue désormais à l’ensemble des usines de la coopérative pour les arrachages réalisés entre le 23 octobre et le 1er décembre.
- 135 000 € pour le plafonnement du coût de la tare terre à 180 €/ha, pour toutes les betteraves arrachées à partir du 4 décembre. 600 silos sont concernés.
- 535 000 € pour l’augmentation des durées de stockage des silos. Tereos prévoit un doublement du barème de stockage sur la période du 15 au 25 décembre, passant ainsi de 0,05 à 0,10 €/t à 16 °/jour. Cela concerne les betteraves en stock dont les dates de ramassage ont été repoussées, la coopérative ayant priorisé les silos de betteraves arrachées pendant la période de gel de début décembre. 2 500 silos sont concernés.
- Plus de 650 000 € pour le versement exceptionnel de l’indemnité de stockage pour les silos en retard de mise à disposition.
- Une autre mesure, non chiffrée, concerne la protection des silos et les coopérateurs qui ont été confrontés aux difficultés de gestion de la prestation de bâchage/débâchage.
Enfin, d’autres mesures complémentaires sont prévues pour répondre à des cas spécifiques (richesses basses, taux de betteraves non marchandes anormaux, changement de mode de chargement…).
Surcoût industriel
Ce plan d’accompagnement s’ajoute au surcoût industriel de 2,2 M€ engendré par la situation climatique de cette campagne. Les pluies abondantes ont en effet ralenti de 15 % certaines usines au nord du territoire. Des optimisations logistiques entre les différents sites de Tereos ont aussi dû être entreprises pour éviter une liquidation d’usine.
La coopérative a dû assurer un pilotage au quotidien « pour équilibrer au mieux l’approvisionnement et les cadences usines », indique-t-elle. Les arrachages se sont poursuivis jusqu’à début février 2024.
Ristourne sur activité revalorisée
Au-delà de ce plan d’accompagnement, Gérard Clay, président du conseil d’administration, a confirmé, dans une lettre adressée aux planteurs, « le principe du versement d’une ristourne sur activité équivalente à 20 % de la génération de trésorerie dégagée par les activités de Tereos Sucre France », pour la campagne 2023-2024. Estimée à 1,50 €/t à 16 °, elle est relevée aujourd’hui à 2,10 €/t à 16 °.
« Ce montant sera versé en juillet après approbation en assemblée générale plénière », indique Gérard Clay. La rémunération betteravière totale pour 2023 est donc supérieure à 48,08 €/ t à 16 °, un niveau jamais atteint, indique Tereos. La coopérative avait annoncé en juin 2023 vouloir renouer avec la distribution de dividendes à ses coopérateurs, à partir de la récolte de 2023.
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